La durée de leur épargne-retraite inquiète les Québécois
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L’espérance de vie au Canada augmente et certains Québécois pourraient vivre plus vieux que le temps que couvre leur épargne-retraite, tel que confirmé par la C.D. Howe Institute. « La retraite s’étendra au-delà de 85 ans pour plus de la moitié des Canadiens de 65 ans », écrit Bonnie-Jeanne MacDonald, chercheuse principale du National Institute on Aging (NIA) à la Ted Rogers School of Management de l’Université Ryerson, dans leur rapport.
 
Les Québécois célibataires de 40 ans ou plus sont davantage préoccupés, craignant de leur retraite seuls. Ainsi, parmi ce groupe, un peu moins de la moitié (45 %) sont inquiets de voir l’augmentation des frais de subsistance (36 %), la hausse des coûts de santé (35 %) et le manque de ressources pour les aînés (31 %).
 
« Vivre seul à la retraite est de plus en plus courant, mais le haut niveau d’anxiété accompagnant cette tendance est particulièrement frappant. Les Québécois qui prévoient prendre leur retraite en solo sont extrêmement préoccupés de ne pas savoir s’ils épargnent suffisamment pour payer l’éventail de coûts qu’ils devront assumer pendant leurs vieux jours; comme les frais de subsistance et les coûts pour leurs propres soins en cas de maladie », a affirmé Martin Pépin, Planificateur financier, Gestion de patrimoine TD, par voie de communiqué.
 
Les ménages d’une seule personne sont d’ailleurs le type de ménage le plus courant ces dernières années, d’après les données du recensement de 2016 de Statistique Canada, appuyant la peur de ces répondants.
 
Ce sondage a été effectué en ligne par Environics Research Group du 26 octobre au 3 novembre 2017, auprès d’un échantillon de 2500 adultes.
 
Quelques solutions

Selon le Groupe Banque TD, il est effectivement plus difficile de prendre sa retraite en tant que célibataire. Le Planificateur financier, Martin Pépin, affirme d’ailleurs que les Québécois dépendant d’un seul salaire devraient planifier leur avenir en conséquence.
 
Pour cela, TD propose quelques conseils. Selon eux, les célibataires devraient penser à leurs projets de retraite et établir un plan en conséquence. Ils devraient également être économes, se dépêcher de cotiser pour leur retraite et surtout se préparer aux imprévus. Comme ces Québécois ne dépendent que d’un seul salaire, l’impact financier des imprévus pourrait être encore plus grand que pour les couples, d’après eux.
 
La C.D. Howe Institute propose aussi une solution, mais selon le rapport de Bonnie-Jeanne MacDonald cette solution devrait venir du gouvernement. Elle affirme que le Canada devrait se lancer dans un programme national qui permettrait aux Canadiens qui partent en retraite d’adhérer à un fonds commun qui assure un revenu stable dès l’âge de 85 ans, un fonds qu’elle nomme « le revenu vital pour les personnes âgées » (VIE) au Canada.
 
Dès 65 ans, les Canadiens pourraient investir des fonds dans VIE, explique Bonnie-Jeanne MacDonald. L’argent de chaque membre serait investi dans un portefeuille relativement dynamique (Fonds1) et augmenterait chaque année de 65 à 84 ans.
 
Après l’âge de 85 ans, les fonds des membres seraient transférés dans un portefeuille plus conservateur (Fonds2). Le revenu mensuel serait fixé sur leur durée de vie restante, calculée en utilisant des prévisions prudentes en matière d’investissement et de mortalité.