À moins d’une dégringolade aujourd’hui ou demain, l’indice boursier MSCI Tout pays va réaliser un rendement positif pour un onzième trimestre consécutif. Plus tôt en mars, l’indice touchait un nouveau sommet historique.

Selon les données de Datastream reprises dans un rapport de recherche de la Financière Banque Nationale, l’indice MSCI Tout pays était en hausse de 4,7% depuis le début du trimestre.

Il est clair que ce sont les résultats en Europe et au Japon qui ont principalement favorisé cette hausse. Les bourses se sont appréciées de 11,9% en Europe et 13,2% au Japon depuis le début du trimestre selon les indices MSCI Europe et Japon. Pour les États-Unis et le Canada, les hausses sont de 0,5% et de 2,3% respectivement.

À la Financière, on croit que cette situation va se poursuivre. «La zone euro semble en convalescence à en juger par les frémissements non seulement de la production industrielle, mais aussi de la demande intérieure, alors que les marchés du travail reprennent de la vigueur», écrivent Stéfane Marion et Matthieu Arseneau, respectivement économiste en chef et économiste principal à la Financière Banque Nationale. «Comme la Banque centrale européenne n’en est qu’à ses premiers stades de son programme d’assouplissement quantitatif, l’économie de la zone euro et les bénéfices des sociétés pourraient réserver des surprises positives», ajoutent-ils.

Les propos de Janet Yellen, prononcés lors d’une allocution dans le cadre de la Conférence de la Réserve fédérale de San Francisco vendredi dernier, ont semblé encourager les investisseurs. Leur impact pourrait toutefois être fort différent au cours des prochains mois.

Comme le rapporte Alex Rosenberg sur le réseau d’informations financières en continu CNBC, Mme Yellen a exprimé des craintes que l’économie américaine ne tombe dans un type de stagnation séculaire. «Des études récentes démontrent que les économies des États-Unis et d’autres pays pourraient croître plus lentement à l’avenir en raison de facteurs démographiques et de gains de productivité plus faibles dus aux avancées technologiques moins rapides», dit-elle. «À l’extrême, ces développements pourraient conduire à un type de stagnation séculaire», ajoute-t-elle. De tels propos pourraient expliquer sa prudence quant à un relèvement éventuel des taux d’intérêt.

Ce risque de stagnation séculaire aux États-Unis a été évoqué depuis 2 ans par des ténors de l’analyse économique américaine. D’abord en 2013 par Larry Summers, ancien conseiller économique à la Maison-Blanche. Puis l’an dernier par Paul Krugman, gagnant du Prix Nobel d’économie en 2008.

Ce concept de stagnation séculaire est certainement inquiétant, souligne Alex Rosenberg. Un exemple bien connu est celui de l’économie japonaise qui a stagné pendant plus de 20 ans et dont le marché boursier ne vaut toujours pas aujourd’hui la moitié de ce qu’il valait au début des années 90.