Cette vulnérabilité structurelle ouvre la voie à la propagation foudroyante d’une attaque initiale dans d’autres secteurs comme ceux de l’énergie ou des services d’utilité publique, prévient la banque centrale dans sa revue mensuelle du système financier.

Ce rapport exhorte les institutions financières à coordonner leurs efforts en matière de cyberdéfense.

Un ex-dirigeant de l’agence de renseignement américaine a émis cette même recommandation plus tôt ce mois-ci. Keith Alexander a avancé que les entreprises privées, les banques y comprises, doivent accroître le partage de leurs données sur les tentatives de piratages dont ils ont été la cible.

Le général à la retraite a souligné que de précieuses informations concernant des tentatives d’attaques sont enregistrées dans le pare-feu des banques. La cyberattaque qui avait frappé la banque américaine JPMorgan Chase en 2014, touchant quelque 80 millions de comptes, aurait pu être évitée si ces informations avaient été partagées, a-t-il avancé.

La Banque du Canada fait état d’une « vulnérabilité structurelle peu susceptible de disparaître » face à laquelle le secteur public a lui aussi un rôle à jouer.

Bien que la présence d’infrastructures communes et de plateformes informatiques complexes permette une efficacité accrue, elle met aussi à risque plusieurs secteurs de l’économie, observe-t-elle dans son rapport du mois de juin.

« Une interruption prolongée des services financiers, une violation de l’intégrité des données ou une perte de confiance pourraient causer une perturbation du système financier dont les effets se feraient sentir sur l’économie réelle », s’alarme la Banque, qui présente la cyberdéfense comme un « bien public ».

En 2016 seulement, au moins huit autorités monétaires ont été touchées à travers le monde, dont un cyberbraquage de 81 millions de dollars américains à la Banque centrale du Bangladesh.

Si l’Association des banques canadiennes affirme que ses membres sont des « leaders en matière de cybersécurité », le ministre fédéral de la Sécurité publique, Ralph Goodale, n’a pas manqué de s’entretenir à ce sujet, l’an dernier, avec l’ex-gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, maintenant à la tête de la Banque d’Angleterre.