Selon Statistique Canada, le PIB réel a reculé de 0,6 %, à un rythme trimestriel annualisé, au premier trimestre de 2015. Rappelons que la définition classique d’une récession inclut deux trimestres consécutifs de baisse du PIB réel. De son côté, le PIB réel par industrie a subi une baisse cumulative de 0,5 % depuis le mois d’octobre 2014.

« En fait, il faudrait que le PIB réel par industrie augmente en moyenne de plus de 0,2 % durant ces deux mois [mai et juin] pour espérer un résultat en territoire positif au deuxième trimestre. Sans être impossible, il est plutôt vraisemblable que la croissance du PIB réel par industrie demeure assez modeste dans les mois à venir, considérant les difficultés du secteur de l’énergie et leurs répercussions négatives sur plusieurs autres secteurs d’activité », écrit Benoit P. Durocher.

Selon l’économiste, il serait probable que l’économie canadienne soit actuellement en récession technique et on peut s’attendre à ce que le rebond de 1,8 % anticipé par la Banque du Canada au deuxième trimestre ne se produise pas.

« En fait, la possibilité d’une récession forcera les autorités monétaires à revoir leur plan de match, écrit Benoit P. Durocher. Si on tient également compte des turbulences internationales associées à la Grèce, tous les ingrédients semblent réunis pour que la BdC annonce une nouvelle réduction préventive des taux d’intérêt directeurs au pays.»

L’économiste s’attend donc à ce que le taux cible des fonds à un jour soit abaissé à 0,50 % en juillet: « Attendre davantage avant de réduire les taux directeurs comme certains investisseurs l’anticipent ne nous semble pas l’option à privilégier, car c’est maintenant que l’économie canadienne se retrouve au cœur des difficultés.»