Hausse probable du taux directeur de la Banque du Canada cette semaine
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Dans une note aux clients, l’économiste en chef de la Banque de Montréal (BMO) Douglas Porter a indiqué qu’il comprenait la logique derrière la hausse du taux directeur, mais qu’il estimait que le manque de communication en provenance de la BdC avait causé « beaucoup d’invertitude » et « une réaction plutôt violente des marchés ».

Or, il n’était pas le seul à blâmer la BdC pour son silence, voici ce que d’autres observateurs, ainsi que la Banque elle-même, avaient à dire sur le sujet:

Silence radio: Douglas Porter rappelle que, avant l’annonce de la hausse du taux directeur faite en juillet dernier, les haut-dirigeants de la BdC avaient envoyé des signaux clairs sur le fait qu’une hausse était prévue.

Cependant, deux mois avant l’annonce faite la semaine dernière, la BdC serait devenue muette, selon l’économiste en chef: «Il n’y a eu aucune communication depuis la dernière réunion. Rien. Ce que nous avons vu, c’est un échec dans la communication.»

Les analystes s’attendaient à être mieux préparés à l’annonce: Krishen Rangasamy, économiste senior à la Banque Nationale, a souligné que malgré la croissance importante enregistrée par l’économie canadienne, il s’attendait quand même à ce que la BdC attende au mois d’octobre avant d’augmenter le taux directeur de nouveau.

Ce n’est pas la première fois que la BdC surprend les marchés, la baisse du taux directeur de janvier 2015 avait aussi été inattendue, rappelle-t-il : « Je ne crois pas que personne n’ait oublié la baisse du taux directeur de 2015. Nous croyions qu’en lumière des critiques faites à la Banque du Canada dans le passé, elle aurait appris à préparer les marchés avant de faire une annonce surprise.»

50-50: Selon la BdC, les marchés s’attendaient dans une proportion de 50-50 à une hausse ou à une baisse du taux directeur. Il n’y a donc pas eu de surprise chez les analystes.

Selon Ian Lee, un professeur d’économie à l’Université Carleton, souligne pour sa part que si les marchés s’attendaient à une hausse autant qu’à une baisse du taux directeur, c’est probablement que davantage d’information aurait pu être transmise.

«Le pourcentage devrait être plus élevé que celui associé à un pile ou face », a expliqué Ian Lee en entrevue à la Presse canadienne.

Rien d’inhabituel: La BdC soutient quant à elle qu’il n’y a rien d’inhabituel dans la façon dont l’annonce de la hausse du taux directeur a été faite.

Selon son porte-parole, Jeremy Harrison, estime que le fait que les marchés s’attendaient autant à une baisse qu’à une hausse démontrait qu’un large pourcentage des analystes avaient bien interprété le message de la BdC en juillet. En effet, la BdC avait alors indiqué que ses décisions futures seraient guidées par les statistiques économiques.

De plus, la BdC a une politique de non-communication avec l’externe dans les deux semaines précédant une annonce en ajoutant que les données relativement à la croissance robuste de l’économie canadienne avaient été dévoilés une semaine avant l’annonce de la semaine dernière.