Selon l’agence statistique fédérale, le produit intérieur brut a crû de 0,6 % pendant le premier mois de l’année, soutenu tant par les industries productrices de biens que celles qui offrent des services. Les économistes s’attendaient en moyenne à une croissance de 0,3 %, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

« Un mois ne fait pas une année, mais le Canada a entamé les célébrations de son 150e anniversaire en affichant, en janvier seulement, le quart des gains attendus pour l’ensemble de l’année », a noté l’économiste en chef de la Banque CIBC, Avery Shenfeld.

« Même pour ceux d’entre nous qui ont assez d’expérience pour mettre en perspective des données ponctuelles, le fait que le PIB est en hausse de 2,3 % par rapport à l’année dernière et qu’il obtient un soutien des ‘bons’ secteurs peut faire valoir que la déprime qui a suivi le plongeon des prix du pétrole est derrière nous. »

L’augmentation de janvier était la plus importante pour l’économie depuis juin 2016, mois pour lequel l’économie avait aussi avancé de 0,6 %.
Ces données font suite à plusieurs qui ont dépassé les attentes ces dernières semaines, notamment celles sur les ventes des détaillants, des grossistes et des fabricants, ainsi que celles sur la création d’emplois.

Le Conference Board du Canada a aussi indiqué vendredi que son indice de confiance des consommateurs avait progressé de 1,1 point à 111,7 points en mars, atteignant du coup son niveau le plus élevé depuis janvier 2010.

Malgré tout, le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, a indiqué plus tôt cette semaine que certains risques persistaient pour l’économie.

« Nous avons aussi eu des données ponctuelles positives au cours des trois dernières années _ mais cela n’a pas duré », a affirmé mardi le grand patron de la banque centrale. « Alors, nous sommes très prudents dans nos perspectives. »

Dans son plus récent rapport sur la politique monétaire, la Banque du Canada prédit une croissance économique annualisée de 2,5 % pour le premier trimestre de 2017.

La Banque TD a pour sa part révisé à la hausse ses prévisions pour le premier trimestre et mise dorénavant sur une croissance annualisée de 3,4 %. Ses prévisions précédentes voyaient plutôt une croissance de 2,6 %.

Selon Brian DePratto, économiste principal à la Banque TD, la banque centrale révisera probablement sa prévision à la hausse lors de la publication de son prochain rapport sur la politique monétaire, le 12 avril. Il s’attend cependant à ce que le M. Poloz reste prudent.

« L’inflation de base reste très faible au Canada et nous n’avons toujours pas observé de reprise significative des investissements des entreprises. Ce sont deux éléments qui vont probablement continuer de l’inquiéter », a estimé M. DePratto.

« Il sera ravi, mais je ne crois pas que cela va vraiment changer son ton. Il va vouloir en voir un peu plus. »

Le taux d’intérêt directeur de la Banque du Canada est fixé à 0,5 % depuis juillet 2015. Il avait alors été réduit d’un quart de point de pourcentage.

Dans son rapport, Statistique Canada a indiqué que les industries productrices de biens avaient progressé de 1,1 % en janvier, tandis que celles qui offrent des services ont avancé de 0,4 %. Le secteur de la fabrication a été le plus grand contributeur à l’augmentation, sa production ayant avancé de 1,9 %.

Un rebond partiel de l’industrie du pétrole et du gaz naturel a aussi soutenu le secteur de l’extraction minière, de l’exploitation en carrière et de l’extraction de pétrole et de gaz, qui a progressé de 1,9 % après s’être contracté de 0,5 % en décembre.

L’extraction de pétrole et de gaz naturel a avancé de 2,0 %, contrebalançant une partie de son déclin de décembre. Le sous-secteur de l’extraction minière et de l’exploitation en carrière, excluant le pétrole et le gaz naturel, a pour sa part augmenté de 1,1 % en janvier.