Difficile quête future de rendement

Or, selon lui, les bons rendements boursiers obtenus ces dernières années à la CDPQ seront difficiles à reproduire et les rendements réels des marchés boursiers seront faibles au cours des prochaines années.

Cette quête difficile s’explique par l’actuelle cherté relative des actions par rapport à leurs cours historiques. Par exemple, la marge nette des entreprises de l’indice S&P 500 s’élève à plus de 9 % actuellement, soit plus de deux écarts-types de sa moyenne historique, a observé Jean-Luc Gravel.

De plus, d’après lui, « la recherche du rendement à court terme pousse les entreprises à une attitude pro-cyclique et à une allocation non optimale du capital », comme en rachetant leurs propres actions alors que celles-ci ont un cours élevé. Ces entreprises n’investissent donc pas dans leur croissance interne, ce qui pourrait nuire à leurs activités à long terme.

Pour obtenir des rendements élevés dans ce contexte, la CDPQ mise sur la gestion active et entend innover afin de trouver des sources différentes de revenus, comme en investissant dans les infrastructures, l’immobilier et certaines autres catégories d’actif moins liquide.

Privilégiant une approche ascendante, les gestionnaires de portefeuille de la CDPQ miseront les titres des entreprises avec des modèles d’affaires éprouvés qui bénéficient d’importantes barrières à l’entrée, même si ces firmes sont considérées comme ennuyeuses, a noté Jean-Luc Gravel.

La CDPQ entend notamment profiter davantage de la croissance des marchés mondiaux en se rapprochant de régions ciblées, comme le Mexique.

Indicateurs à surveiller

Lors du même atelier intitulé Le « New Normal » : conjoncture mondiale et rendement des actifs, des panélistes ont souligné certains indicateurs et risques qu’il est préférable de tenir compte lors d’une allocation d’actif.

L’instabilité politique en Grèce, les négociations nucléaires iraniennes, le conflit russo-ukrainien et les tensions au Moyen-Orient créent des risques de vulnérabilité géopolitique, a mentionné Gustavo Reis, vice-président et économiste mondial chez Bank of America.

L’effet des négociations iraniennes brouille les cartes et risque de continuer de peser lourd sur les perspectives mondiales du marché du pétrole.

De son côté, Stephen Jonathan, spécialiste en marché des changes et en applications économiques chez Bloomberg, a indiqué qu’il surveillait les mouvements de capitaux afin de connaître les principaux risques et occasions rendements. Actuellement, il s’inquiète de la récente hausse de l’endettement corporatif dans les marchés émergents.

Photo Bloomberg