Plus précisément, on veut surtout s’assurer que les acheteurs puissent se qualifier advenant une éventuelle hausse de taux de 2%, suivant leur terme consenti de 5 ans. Présentement, les taux hypothécaires fixes de 5 ans se situent entre 3.09% et 3.39%. Par conséquent, suivant les nouvelles règles, le taux de qualification deviendra alors 5.09% à 5.39%, ce qui s’avère d’ailleurs plus élevé que celui de 4.99% requis pour un prêt assuré.

Ces nouvelles règles seront en vigueur dès l’année prochaine.

À notre avis, ceci aura pour effet de limiter le nombre d’achats des maisons haut de gamme destinées à des acheteurs plus nantis et entraînera un impact direct sur le roulement de l’économie.

Par ailleurs, le gouverneur de la Banque du Canada (BdC) a une fois de plus modifié son discours lors de l’annonce des taux le 25 octobre dernier. Il a réalisé que l’annonce de changement de la politique monétaire fait en juin dernier a propulsé le dollar canadien à la hausse. Cette situation causera assurément une diminution de la croissance des exportations et affectera à la croissance du PIB. De plus, celle-ci a fait augmenter les taux d’intérêts hypothécaires depuis le mois de juillet. Une hausse qui a affecté négativement l’immobilier et la consommation des ménages plus sensibles à l’augmentation des taux en raison de leur taux d’endettement élevé. Bref, il s’agit là des craintes que nous avions évoquées précédemment alors que nous avions clairement exprimé qu’à notre avis, ces deux augmentations de taux d’intérêt étaient une erreur de politique monétaire.

Nous croyons fermement que le taux d’endettement élevé, combiné à la hausse des taux hypothécaires ainsi qu’à la restriction de la qualification hypothécaire, affectera négativement les ventes de maisons. L’immobilier étant un moteur important de la croissance économique des cinq dernières années, cette décision provoquera à elle seule un ralentissement de l’économie.

De plus, tel qu’expliqué auparavant, plusieurs emprunteurs ne pourront plus se qualifier avec les nouveaux critères hypothécaires et seront otages de leur institution financière lorsque viendra le temps de renouveler leur prêt. En effet, si leur institution financière est consciente qu’ils ne peuvent se qualifier ailleurs, elle ne se sentira pas obligée d’offrir un bon escompte sur le taux affiché pour le renouvèlement. Ceci se traduira par une augmentation importante du taux hypothécaire au renouvèlement. Les emprunteurs n’auront d’autres choix que de restreindre leur consommation ailleurs.

En dernier lieu, nous anticipons également une baisse des exportations suite à la force du dollar canadien et la menace du protectionnisme du président américain. Tous ces facteurs pourraient faire en sorte que l’économie canadienne sera définitivement ralentie et fort probablement en récession d’ici 6 à 18 mois.

Bref, la conséquence de tout cela sera une baisse du taux d’escompte, avantageant, par le fait même, les emprunteurs ayant un taux variable.