Dans un discours prononcé à Londres, M. Poloz a indiqué avoir d réagir promptement à la vitesse et à la magnitude du choc des prix du pétrole.

« Nous savions que les marchés financiers seraient surpris par notre décision en janvier, et nous préférons en général éviter les effets de surprise », a-t-il admis dans son discours à la Chambre de commerce Canada-Royaume-Uni.

La banque centrale a réduit en janvier son taux d’intérêt directeur d’un quart de point de pourcentage à 0,75 %. Elle avait alors fait valoir qu’il s’agissait d’une « assurance » pour l’économie canadienne et ses exportations pétrolières, dans un contexte de chute des prix.

Des observateurs ont remis en question la décision de M. Poloz, certains jugeant même qu’elle avait ébranlé la crédibilité de la Banque du Canada, ce qu’a semblé rejeter le gouverneur jeudi.

M. Poloz souligné qu’il fallait s’attendre à une augmentation de la volatilité lorsque le monde émergeait de la Grande Récession, ajoutant que certaines banques centrales, dont celle du Canada, avaient abandonné certains outils non conventionnels, comme les indications prospectives, et renoué avec des environnements d’échanges plus normaux.

M. Poloz a estimé que la réaction tumultueuse des marchés financiers à ce genre d’incertitude économique était « naturelle » et qu’il ne s’agissait pas « d’un effritement de la crédibilité des banques centrales ».

Le gouverneur a en outre expliqué avoir jugé qu’il fallait agir « au plus vite ».

« Ce choc a surpris tout le monde et s’est révélé d’une ampleur et d’une rapidité telles qu’un grand nombre d’entre nous avons d déployer des efforts considérables pour en comprendre pleinement toutes les implications », a-t-il plaidé dans son discours intitulé « La crédibilité des banques centrales et la normalisation de la politique monétaire ».

Il a ajouté que la baisse du taux directeur avait donné du temps à la banque pour évaluer l’impact économique du plongeon des prix.

M. Poloz souligné que la Banque du Canada ferait le nécessaire pour remplir son mandat en matière de ciblage de l’inflation, qui privilégie un taux de deux pour cent.

« Notre crédibilité dépendra de notre capacité à remplir notre mandat. Je suis convaincu que nous continuerons de nous montrer à la hauteur de cette tâche », a affirmé M. Poloz.

Depuis la baisse du taux directeur, l’inflation a reculé comme la banque l’avait prévu, a-t-il précisé.

Le gouverneur a aussi indiqué que les conditions financières s’étaient assouplies et que les prix du pétrole brut s’étaient stabilisés « à l’intérieur d’une fourchette assez proche » des projections faites en janvier par la banque.

« Devant ce constat, nous étions de plus en plus à l’aise avec l’étendue de l’assurance que nous avions déjà prise, d’où la décision de laisser les taux inchangés plus tôt ce mois-ci. »

Stephen Poloz a toutefois souligné que les effets négatifs de la chute des cours du pétrole commencent à se faire sentir, tandis que les effets positifs prendront plus de temps à se matérialiser.

La prochaine décision de la Banque du Canada au sujet de son taux directeur aura lieu le 15 avril.