Le fonds d’actions étrangères Ivy détient une importante participation aux liquidités. « Elle est de plus de 20 %, dit M. Musson, seulement parce qu’il est difficile de trouver des titres de qualité à un prix raisonnable. Nous pensons à très long terme et nous sommes des fanatiques de la qualité. »

Lorsque M. Musson examine les données fondamentales macroéconomiques mondiales, il n’est pas impressionné par le bilan mondial. Le niveau d’endettement est trop élevé, dit-il, et il a donc incorporé le ralentissement de la croissance économique à ses prévisions de bénéfices.

Adoptant une discipline patiente, ascendante et axée sur la valeur, l’objectif de M. Musson est « de fructifier prudemment » le capital des clients durant tous les cycles du marché. « Nous savons qu’un marché baissier peut se produire à tout moment, dit-il, et nous ne voulons pas être pris au dépourvu. »

M. Musson, vice-président principal du placement à Placements Mackenzie, dirige l’équipe torontoise d’Ivy depuis janvier 2009. Ses responsabilités comprennent aussi la supervision du Fonds canadien Mackenzie Ivy et de la Catégorie Mackenzie Ivy Européen .

L’équipe a sous sa gestion un peu plus de 8 milliards $ d’actifs. M. Musson a reçu le prix du Meilleur gestionnaire d’actions étrangères de l’année au Gala canadien du placement Morningstar en 2011.

M. Musson, 52 ans, a obtenu un baccalauréat en commerce avec une spécialisation en finance à l’Université Concordia en 1988. Trouvant que les possibilités d’emploi dans la région de Montréal étaient plutôt maigres, il a déménagé à Toronto en décembre 1990 et a pris deux emplois. Un était un contrat à court terme avec une compagnie d’assurances, et l’autre un travail de nuit dans un club vidéo.

 

En 1992, M. Musson s’est joint à la compagnie qui portait alors le nom de Wood Gundy en tant que courtier adjoint. Il a été transféré au bureau des ventes internationales de la firme en 1994. Il a obtenu le titre de CFA en 1995, devenant ensuite chef du groupe des actions internationales pour environ trois ans. Il a alors quitté la firme de courtage pour se joindre à la société de fonds commun de placement AIC Ltée, où il a travaillé comme analyste de placement principal de 1998 à 1999 avant d’entrer à Mackenzie.

L’équipe Ivy, en plus de M. Musson, est composée de six membres (gestionnaires de portefeuille et analystes). À l’heure actuelle, la firme cherche un autre membre pour épauler l’équipe d’actions canadiennes d’Ivy.

Le mandat des actions étrangères de M. Musson commence par un univers d’environ 1 700 actions. Le processus de filtrage classe ces compagnies selon des critères de qualité et de force. Toutes les actions choisies pour le Fonds d’actions étrangères Mackenzie Ivy ont une cote de A+, A ou A-, selon les critères de l’équipe d’Ivy.

Du côté canadien, l’équipe dirigée par M. Musson peut investir dans des cotées B parce que les occasions au Canada sont moins nombreuses. L’univers potentiel du Fonds canadien Mackenzie Ivy, par exemple, est composé seulement d’une centaine d’actions. M. Musson dit que le léger compromis sur la qualité est compensé par de meilleures évaluations. L’action doit donc être considérée bon marché, mais son rabais n’a pas besoin d’être énorme.

Pour les mandats étrangers et canadiens, M. Musson et son équipe adoptent une approche concentrée pour construire leurs portefeuilles d’actions. Ils détiennent une trentaine de compagnies à moyenne et grande capitalisations.

Bien que le processus de placement commence par un filtrage quantitatif, M. Musson dit que 90 % du temps de l’équipe est consacrée à la recherche qualitative. Elle se concentre sur les compagnies dont ils sont certains qu’elles seront encore des affaires prospères dans 10 ans en raison de leur culture d’entreprise.

« Regardons par exemple une compagnie comme Nestlé », dit M. Musson, citant un de ses avoirs. « Je suis sûr que Nestlé sera une compagnie assez dominante dans cinq ou 10 ans. »

Parmi les principaux avoirs du fonds, Hyundai Motor Co. Ltd. satisfait à ses critères fondamentaux, et les objectifs de la compagnie semblent s’aligner de près sur ceux de l’équipe d’Ivy. « Cette société sait que la récession n’est pas chose du passé, dit M. Musson, et elle n’a pas trop développé ses capacités sur la base des estimations les plus béates d’une année donnée sur les ventes automobiles. »

Du point de vue quantitatif, Hyundai affiche un très fort bilan financier, de bons rendements et de bons flux de trésorerie disponibles. M. Musson décrit le fabricant d’automobiles coréen comme « une compagnie de haute qualité dont l’action se négocie selon une perception de qualité inférieure : donc une occasion pour nous d’y acquérir une participation. »

Hyundai est l’un des deux seuls noms de l’Extrême Orient retenus par M. Musson, qui constituent 6 % de l’ensemble du Fonds d’actions étrangères Mackenzie Ivy. La majeure partie du fonds est investie dans des compagnies américaines et européennes.

La rareté des noms asiatiques n’est pas faute de recherche. L’an dernier, l’équipe a recruté dans ses rangs un gestionnaire de portefeuille associé spécialisé dans l’Extrême Orient. « Beaucoup de noms de qualité élevée que nous trouvons nous semblent encore coûteux », dit M. Musson.