« Pour être gagnante, une culture doit appuyer l’orientation stratégique d’une entreprise », explique Pascale Bouchard, présidente de Nexa, conseils en management, expertise en réseaux organisationnels et recherche de cadres.

Ainsi, les réflexes, les comportements, les attitudes et les valeurs à privilégier en entreprise ne seront pas les mêmes selon que l’on souhaite axer sur la collaboration, l’innovation ou la qualité.

Une chose est cependant certaine, même si « faire de l’argent » est au centre des préoccupations de beaucoup d’entreprises, ça ne doit pas être leur culture, leur valeur profonde. « Tout commerce qui dirait « ici, notre but premier, c’est de faire de l’argent » ferait fuir les consommateurs », remarque Jean-Pierre Lauzier, conférencier, formateur et président de JPL Communications.

Une entreprise doit plutôt mettre l’emphase sur ce qui est à la base de sa réussite de manière à mobiliser et à responsabiliser le personnel. Ainsi, la Banque Royale a adopté le slogan « une banque de conseils pour vous guider ». Manuvie, pour sa part, a opté pour « amener les rêves à la vie ».

Alors que le slogant de la RBC témoigne de l’importance du service à la clientèle et du professionnalisme, celui de Manuvie, lui, indique aux consommateurs qu’elle peut les aider à réaliser leurs rêves, à atteindre leurs objectifs financiers.

« Mais même lorsqu’une entreprise a précisé ses valeurs, pour que la culture soit gagnante, il ne faut pas que ce soit une mission accrochée au mur que personne ne met en pratique », prévient monsieur Lauzier. La culture doit vraiment guider les gestes et les décisions dans l’entreprise.

La direction doit donc veiller à ce que la culture soit mise en application. « Le président de l’entreprise est en fait le gardien de la culture, dit Jean-Pierre Lauzier. Il est le modèle à suivre, pas seulement en écoutant ses paroles, mais aussi en voyant ses actions. »

Beaucoup d’entreprises vont même sceller certains aspects de la culture dans le marbre, c’est-à-dire dans les procédures, les règlements et le manuel de qualité. Par surcroît, les gestionnaires veilleront à ce que ces principes soient mis en application, voire même valoriseront régulièrement leur mise en pratique.

Le groupe pharmaceutique Johnson & Johnson, qui a réussi à implanter une culture forte, est souvent cité en exemple. C’est que le sentiment d’appartenance des employés lui permet de réagir rapidement à l’environnement changeant. À preuve, lorsque des pilules empoisonnées ont été découvertes dans l’analgésique Tylenol, « la compagnie qui prend soin de vous » a sorti en moins de deux ses produits des rayons.

« Une culture gagnante permet d’atteindre plus facilement et rapidement les objectifs, dit Jean-Pierre Lauzier. Plus le comportement des employés est en harmonie avec les objectifs, plus l’organisation marquera des points. »

C’est pourquoi « avoir une culture gagnante » est non seulement une chose à souhaiter, mais c’est aussi une chose à préserver. « Ça prend une discipline, dit M. Lauzier. Il faut une rigueur de la part de la haute direction pour la maintenir en place. »