Des cabinets aux grands défis technos
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Pour la deuxième année consécutive, c’est sur le plan du soutien à l’utilisation des médias sociaux que les cabinets multidisciplinaires obtiennent leur note la plus basse, soit 6,6 points, une baisse de 0,2 sur un an.

Tableau résumé du Top 12 des cabinets multidisciplinaires 2016

Les conseillers se plaignent notamment du contrôle excessif du service de la conformité des firmes sur les messages des représentants et du manque de formation pour bien manoeuvrer sur ce territoire numérique. «Le processus est trop long. Si on utilise les médias sociaux, il faut toujours demander les autorisations du service de la conformité», souligne un conseiller répondant. «Le soutien n’est pas là, mais je suis un peu résistant. La moyenne d’âge de mes clients est de 60 ans, et ils se méfient des médias sociaux pour des raisons de sécurité», ajoute un autre.

Ce commentaire témoigne de l’ambivalence des répondants quant à la pertinence de ces nouvelles plateformes. Près du quart des conseillers interrogés ont déterminé que cet élément était sans objet pour eux, lui accordant du même souffle l’importance la plus faible de tous les éléments évalués, soit 6,0 points.

«Je considère les médias sociaux comme une tâche supplémentaire plutôt qu’un avantage, contrairement aux jeunes», dit un conseiller. «Je ne les utilise pas, mais je pense que c’est important tout de même», ajoute un autre conseiller (voir «Technonuls, les conseillers ?» en page 31).

Soutien souhaité

Toujours sur le plan technologique, le soutien à l’utilisation d’outils de mobilité destinés aux conseillers pourrait être amélioré. Si certains apprécient le soutien reçu, d’autres se plaignent de la lourdeur du système, du manque d’outils et de la non-proactivité des cabinets. «On a toutes sortes d’applications mobiles qui ne sont que mobiles, on doit tout remettre en back-up, c’est lourd», déplore un conseiller. Ce critère obtient toutefois une moyenne plus élevée que celle de l’an dernier au Québec.

En plus de l’émergence de ces besoins technologiques, les firmes ont aussi fort à faire en ce qui concerne leurs logiciels de gestion de la clientèle (front-office) et la technologie de soutien administratif (back-office). Tout comme l’an dernier, les répondants accordent une importance élevée à ces critères, supérieure aux notes moyennes.

Si des conseillers soulignent les investissements importants de leur firme ainsi que l’efficacité et la qualité du service des services qui gèrent le front-office et le back-office, certains déplorent la piètre qualité du soutien, la multiplication des erreurs des systèmes et la lenteur de l’implantation des outils contemporains.

Parmi les autres sources d’amélioration possibles, notons les programmes de relève (7,4 points) et le soutien apporté au développement des affaires (7,6 points).

«C’est en développement, et c’est plus compliqué pour moi, je suis en région. Dans les grands centres, c’est plus structuré», souligne un répondant à propos du programme de relève de sa firme.

D’ailleurs, 22 % des conseillers ont trouvé que cet élément est sans objet pour eux, la principale raison étant l’ignorance de l’existence d’un tel programme dans leur cabinet (voir «L’heure de passer en mode solution», «Recherché : jeunes conseillers» et «La relève : un aimant pour attirer les super conseillers» en pages 31, 32 et 34)

Quant au soutien au développement des affaires, certains répondants remettent en question la proactivité des sociétés quant au soutien qu’elles leur offrent. «Ce n’est pas parce qu’ils organisent des congrès ou des réunions qu’il y a un grand soutien de leur part sur ce plan», dit un répondant.

«J’ai l’impression que la société ne comprend pas ce qui se fait sur le terrain, ajoute un autre répondant. Parfois, il faut vraiment expliquer en détail pour qu’elle comprenne de quoi on parle.» (Voir «Le prix de l’indépendance», en page 31)

Par ailleurs, plusieurs répondants se plaignent de la difficulté que les clients éprouvent quand il s’agit de comprendre leurs relevés de compte. «L’information est trop mêlante, parfois trop étoffée, mais on ne présente pas de rendement à long terme», affirme un répondant.

Les répondants sont généralement satisfaits de l’environnement dans lequel ils travaillent. Pour les huit éléments évalués, les cabinets obtiennent une moyenne de 8,6 points sur 10, l’éthique (9,3 points) et le respect des promesses faites à l’embauche (9,1 points) affichent les notes les plus élevées. Les commentaires recueillis par nos sondeurs sont majoritairement positifs sur ce dernier critère. «Ils sont allés au-delà des promesses», souligne un conseiller. «Il y a deux ans, la note aurait été de quatre. Ils ont finalement honoré leurs promesses, mais ça a été long», ajoute un autre conseiller.

Small is beautiful ?

Le cabinet originaire de Trois-Rivières Groupe Cloutier fait son entrée dans le Top des cabinets multidisciplinaires de Finance et Investissement et prend la deuxième place de la meilleure moyenne de l’Indice FI, avec 8,7 points sur 10.

Les conseillers qui ont une relation d’affaires avec le cabinet aiment la culture familiale qu’ils y retrouvent. L’un d’entre eux a même souligné que le fait de s’être joint au cabinet était «la meilleure décision de sa carrière».

Pour la 9e année consécutive, MICA services financiers reçoit le meilleur Indice FI parmi les cabinets évalués, soit 9,3 points sur 10. Les conseillers du cabinet apprécient particulièrement l’environnement de travail qui leur est offert. Les notes de MICA se situent au-dessus de la moyenne pour tous les éléments évalués, et les conseillers apprécient la relation qu’ils entretiennent avec la direction.

Mérici termine sur le podium, grâce à un Indice FI de 8,6. À l’instar de MICA et de Groupe Cloutier, le cabinet indépendant de Sherbrooke est particulièrement apprécié pour la flexibilité, l’indépendance et la proximité des dirigeants.

Des notes en baisse

Quadrus poursuit sa descente pour la troisième année consécutive. Les répondants de la firme sont particulièrement amers en ce qui concerne la rémunération, où la firme obtient 6,6 points sur 10, près de deux points au-dessous de la moyenne au Québec, une diminution de 0,4 point sur un an.

«Une grande partie de notre rémunération va à la structure administrative. C’est nous qui payons le directeur de formation, par exemple», dit un conseiller de la firme. «Pour atteindre les programmes de reconnaissance, le volume est trop élevé», ajoute un autre répondant.

Par ailleurs, après avoir atteint un sommet l’année dernière avec un Indice FI de 9,0, le pointage moyen de la Financière Sun Life se contracte de 0,6 point cette année, et s’établit à 8,4.

C’est sur le plan de la technologie que la firme a perdu le plus de points. Elle obtient une note moyenne de 8,1 points sur 10.

En effet, le soutien quant aux médias sociaux a baissé de 1,4 point en un an, pour atteindre 7,2 points, et les conseillers de la firme sont divisés quant à leur utilité et à leur pertinence en matière de développement des affaires.

«Les clients ne vont pas sur les médias sociaux. Aujourd’hui, les entreprises nous poussent à les utiliser, mais il faut regarder l’âge des conseillers et celui de leurs clients. Il faudra personnaliser l’approche davantage plutôt que de l’uniformiser», souligne l’un d’eux.

Malgré tout, Financière Sun Life se place toujours au-dessus de la moyenne du Québec, et son Indice FI est équivalent à celui de Groupe Investors.

Nouveautés

À l’occasion de la 16e édition du Top des cabinets multidisciplinaires, Finance et Investissement a ajouté un nouveau critère d’évaluation, en a modifié deux et éliminé cinq. Afin de faciliter la lecture du tableau, nous en avons également regroupé certains. Ces changements découlent d’une rétroaction des dirigeants des cabinets évalués. Le nouveau critère : le soutien apporté au développement des affaires (voir «Comment nous avons procédé», en page 30).