La ronde des résultats commencera le mercredi 27 mai par la publication des résultats de la Banque de Montréal et de la Banque Nationale. Elle se poursuivra le lendemain avec ceux de la Banque Royale, de la TD et de la CIBC, pour se conclure avec ceux de la Scotia le vendredi 29.

Quant aux deux plus petites banques, elles publieront leurs résultats la semaine suivante, soit le 3 juin pour la Banque Laurentienne et le 4 pour la Canadian Western Bank.

«Une des principales considérations pour les investisseurs en ce qui concerne les prochains résultats des banques sera le cycle du crédit», explique Gabriel Dechaine, analyste chez Canaccord Genuity.

La qualité des prêts consentis par les banques est importante, car lorsqu’elle se détériore, les banques doivent augmenter les provisions pour pertes sur prêts, ce qui vient diminuer automatiquement les bénéfices.

Depuis six ans, soit depuis la fin de la crise financière et de la grande récession qu’elle a causée, la qualité du crédit des banques n’a fait que s’améliorer. «Mais compte tenu des perspectives économiques canadiennes moins encourageantes à la suite de la baisse du prix du pétrole, plusieurs se demandent si nous n’assisterons pas finalement au renversement du cycle du crédit domestique», note M. Dechaine. Et c’est ce qui guidera le sentiment des investisseurs quant aux perspectives boursières du secteur bancaire, selon lui.

Pour sa part, il ne prévoit pas une augmentation marquée des provisions pour pertes sur prêts aux particuliers pour le deuxième trimestre terminé le 30 avril. «Généralement, les pertes sur prêts aux consommateurs augmentent après que l’on ait constaté une hausse du chômage, ce qui n’est le cas présentement», dit-il.

Toutefois, il faudra être plus prudent en ce qui concerne les prêts aux sociétés, ajoute-t-il. Le taux d’utilisation du crédit bancaire par le secteur du pétrole au cours du premier trimestre avait augmenté. Cela pourrait devenir une source d’inquiétude, car on constate que plusieurs banques américaines ont augmenté les provisions pour pertes de ce secteur à leur premier trimestre terminé le 30 mars.

Que penser du potentiel qu’offrent les titres bancaires actuellement? Au 14 mai, le groupe se négociait à un ratio cours/bénéfices de 11,6 fois les bénéfices escomptés, estime Robert Sedran, analyste du secteur bancaire pour la CIBC. Cela se compare à une moyenne historique de 11,1. Donc pas d’aubaine, compte tenu qu’il prévoit pour le deuxième trimestre des bénéfices assez semblables à ceux du trimestre précédent.

À noter que l’analyste prévoit des augmentations de dividendes par les quatre banques qui ne l’ont l’on pas fait au trimestre précédent, soit la BMO, la Banque Nationale, la Banque Laurentienne et la Canadian Western Bank.