On accuse actuellement les États-Unis, le Japon et le Royaume-Uni de maintenir une politique monétaire très accommodante pour affaiblir leurs monnaies et favoriser, aux dépens des pays voisins, leurs exportations. Ce genre de pratique pourrait déclencher une série de représailles économiques, appelée « guerre des devises », qui pourrait venir menacer la faible reprise économique.

Selon Desjardins, nous serions plutôt dans une période de rééquilibrage économique : « Les États-Unis, le Japon, la zone euro et le Royaume-Uni n’ont pas encore récupéré des crises qui les ont affligés, et ils peinent à retrouver un sentier de croissance stable et suffisant pour ramener le plein emploi. Le PIB réel a d’ailleurs reculé au quatrième trimestre de 2012 dans ces quatre régions du globe. »

Dans ces différentes régions du globe, des conditions monétaires très souples sont nécessaires pour améliorer la situation économique. Les dépréciations peuvent « difficilement être considérées comme des gestes délibérés » puisqu’elles sont justifiées par des politiques monétaires expansionnistes qui sont elles-mêmes provoquées par la nécessitéd’atteindre une cible d’inflation.

En effet, une monnaie faible permet non seulement de favoriser les exportations, mais aussi d’accroître l’activité des entreprises tout en relevant les prix à la consommation des biens importés.

« La situation semble plus difficile à justifier au Royaume-Uni, alors que le taux d’inflation évolue au-dessus de sa cible depuis déjà quelques années. La Banque d’Angleterre a néanmoins mis un terme à l’expansion de son bilan l’automne dernier », note Desjardins Études économiques.

Durant les deux prochaines années, les politiques monétaires devraient demeurer accommodantes et continuer de peser sur le yen et le dollar américain, prévoit Desjardins. De son côté, l’euro pourrait aussi être défavorisé par d’autres interventions de la Banque centrale européenne (BCE) dans le cas où l’inflation devenait trop faible ou si de nouvelles inquiétudes liées aux dettes souveraines se faisaient sentir.

« Il est important de noter qu’une recrudescence des tensions se traduirait également par un nouveau mouvement vers les valeurs refuges, ce qui avantagerait grandement le dollar américain à court terme. La théorie du rééquilibrage dictera surtout les mouvements de change de plus long terme. À cet égard, la tendance pour le dollar américain s’annonce négative, surtout contre plusieurs devises émergentes », conclut Desjardins Études économiques.