Fin de certains services au comptoir en 2018 à la Banque Laurentienne
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Citant l’accroissement du nombre de transactions effectuées en ligne et sur des applications mobiles, l’institution financière a précisé son objectif, mardi, au cours d’une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du troisième trimestre.

« Les transactions simples, comme le dépôt d’un chèque, devront se faire au guichet automatique ou avec les services numériques », a expliqué le vice-président directeur, services aux entreprises et aux particuliers, Stéphane Therrien, au cours d’un entretien téléphonique après l’appel avec les analystes.

On prévoit maintenir certaines activités entourant le service à la clientèle ainsi que pour d’autres transactions, comme celles impliquant des chèques certifiés, a expliqué M. Therrien.

En septembre 2016, la Laurentienne avait annoncé son intention d’éliminer 300 postes _ un processus qui n’a pas encore été complété _ et de faire passer de 150 à 100 son réseau de succursales.

M. Therrien a indiqué que l’élimination de certains services au comptoir devrait entraîner la suppression de l’équivalent de 150 emplois à temps plein.

« Nous allons rencontrer ces employés, a-t-il dit. Certains vont devoir quitter. Nous allons pouvoir en replacer d’autres également. »

Depuis septembre, la Laurentienne a fusionné 41 succursales. En avril, 23 points de service n’offraient que des conseils financiers. C’est ce modèle que la banque a décidé d’étendre à l’ensemble de son réseau.

« Nous avons tenté l’expérience dans ces 23 établissements et nous sommes confiants que notre décision est conforme aux nouveaux comportements de nos consommateurs », a dit M. Therrien.

Le Syndicat des employés professionnels et de bureau (SEPB-Québec), affilié à la Fédération des travailleurs du Québec, qui dit représenter environ 1200 caissiers, ne s’est guère montré surpris des intentions de la Laurentienne.

« C’est dans le plan d’affaires de M. (François) Desjardins (le dirigeant de la banque), a commenté la directrice exécutive du syndicat, Kateri Lefebvre, au cours d’un entretien téléphonique. Je ne sais pas s’il peut le faire parce qu’il y a quand même une sécurité d’emploi pour les travailleurs. »

Elle a expliqué qu’il doit y avoir des négociations avec l’employeur prochainement à propos de la restructuration annoncée en septembre dernier.

Rapatriement d’activités

Par ailleurs, à compter du 1er novembre, la Laurentienne cessera d’offrir des hypothèques résidentielles par l’entremise de courtiers hypothécaires, disant vouloir améliorer la relation entre ses conseillers et clients.

« Cela va simplifier les façons de faire et améliorer notre efficacité », a dit aux analystes le président et chef de la direction, François Desjardins.

Au troisième trimestre, les prêts hypothécaires résidentiels réalisés par l’intermédiaire de courtiers et des conseillers indépendants ont été d’environ 8 millions de dollars (M$), en hausse de 17 % par rapport à la même période l’an dernier.

La Laurentienne convient que cette décision pourrait influencer les volumes à court terme, mais M. Therrien ne s’est pas inquiété à plus long terme. Il a expliqué que l’institution embauchait davantage de conseillers financiers afin de solliciter directement les clients.

Pour le trimestre terminé le 31 juillet, la Laurentienne a engrangé un bénéfice net de 54,8 M$, ou 1,48 $ par action, en hausse de 21 % par rapport au troisième trimestre l’an dernier.

Abstraction faite des éléments non récurrents _ dont une charge de restructuration avant impôts de 2,2 M$ _ la banque a réalisé un profit ajusté de 59,9 M$, ou 1,63 $ par action, en progression de 30 % sur un an.

Ses revenus se sont chiffrés à 248 M$, en hausse de 8 %.

John Aiken, de Barclays Capital, a souligné que le bénéfice ajusté par action de 1,63 $ affiché par la Laurentienne avait dépassé sa prévision, qui était de 1,54 $ par action.

« Nous croyons que la restructuration des succursales commence à avoir un impact positif sur les résultats », écrit l’analyste dans une note envoyée par courriel.

À la Bourse de Toronto, le titre de la Laurentienne a clôturé à 54,70 $, mercredi, en hausse de 1,10 $, ou 2,05 %.