Selon sa haute direction, la provision sectorielle de 183 millions de dollars (M$) après impôts, qui a fait plonger de moitié les profits de l’institution au deuxième trimestre, devrait être suffisante.

« Clairement, nous voulons mettre cette situation derrière nous, a expliqué mercredi son président et chef de la direction, Louis Vachon, au cours d’une conférence téléphonique. On ne sait toutefois jamais comment peuvent varier les prix du brut. »

Toutefois, même dans les « pires scénarios », M. Vachon croit que la fourchette des pertes sur créances devrait continuer d’osciller entre 0,2 et 0,3 point de base.

Questionné par un analyste, celui-ci a répondu qu’il était « juste » de dire que la Banque Nationale avait de la latitude devant elle avant de devoir provisionner de nouvelles sommes d’argent.

Le secteur pétrolier et gazier représente près de trois pour cent du portefeuille de la Banque Nationale, qui, à l’instar des autres grandes institutions financières, a souffert de la faiblesse persistante des prix de l’énergie qui a accentué la pression sur les provinces pétrolières de l’Ouest.

En excluant les prêts du secteur énergétique, M. Vachon estime que la qualité du crédit du portefeuille de prêts de la sixième banque en importance au pays demeurait conforme aux attentes.

Néanmoins, cette provision de 183 M$ a fait plonger de 48 % le bénéfice net de la Banque Nationale au deuxième trimestre, qui a été de 210 M$, ou 52 cents par action.

De son côté, le chiffre d’affaires a légèrement avancé pour s’établir à 1,42 G$.

En excluant la provision sectorielle de 183 M$, le bénéfice ajusté de l’institution financière établie à Montréal s’est établi à 420 M$, ou 1,14 $ par action, en progression de 2,2 %.

Cette performance s’est avérée supérieure aux attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui prévoyaient un profit ajusté par action de 87 cents.

John Aiken, de Barclays Capital, a également tempéré l’impact des provisions pour pertes sur créances sur les résultats du deuxième trimestre.

« Outre cette provision, les résultats de la Banque Nationale ont été relativement solides et l’attention des investisseurs ne devrait pas seulement être sur le secteur énergétique dans l’avenir », écrit l’analyste dans une note envoyée par courriel.

Le secteur des particuliers et des entreprises a affiché une perte nette de 9 M$, par rapport à un profit de 164 M$ au deuxième trimestre de 2015. Du côté de la gestion de patrimoine, les profits ont fléchi de 22 %, à 80 M$, alors que du côté des marchés financiers, le bénéfice a bondi de 7%, à 169 M$.

Le rendement des capitaux propres, un indicateur clé du rendement dans le secteur bancaire, s’est chiffré à 7,7 %, en baisse par rapport à 17,6 % à la même période l’an dernier.

Par ailleurs, la Banque Nationale s’est fixé comme objectif de faire passer son ratio de capital de base, actuellement de 9,8 %, à plus de 10 % d’ici la fin de 2017, ce qui a semblé surprendre les analystes. M. Vachon a assuré qu’une nouvelle émission d’action était le dernier moyen qu’il envisageait pour y parvenir. En octobre dernier, l’institution en avait surpris plusieurs en émettant pour 300 M$ d’actions.

« À ce moment-ci, je crois que nous pouvons atteindre notre objectif à l’interne », a expliqué le grand patron de la banque.

En raison de l’incertitude entourant la participation de l’institution dans Maple Financial Group, les discussions entourant l’acquisition d’une participation majoritaire dans ABA Bank au Cambodge ainsi que les provisions pour pertes sur créances dans le secteur énergétique, la Banque Nationale a préféré le dénouement de ces dossiers avant de se fixer son objectif.

L’institution a également relevé de 1 cent par action, soit deux pour cent, son dividende, qui atteindra ainsi 55 cents par action.