Les recettes tirées du secteur des marchés financiers ont contribué à la bonne performance de la sixième banque en importante au pays, qui a presque doublé ses profits au premier trimestre, ce qui lui a permis de surpasser les attentes.

L’institution financière a dévoilé lundi un bénéfice net de 497 millions de dollars (M$), ou 1,34 $ par action. Ce résultat représentait une hausse de 90 % par rapport à celui de la même période un an plus tôt, qui l’avait vu comptabiliser une charge non récurrente liée à la radiation de sa participation dans l’entreprise Maple Financial Group.

« Pour le moment, l’environnement est assez stable », a affirmé le premier vice-président à la direction, Denis Girouard, au cours d’une conférence téléphonique, lorsque questionné sur les frais de courtage, qui sont également à l’origine des bonnes performances d’institutions financières comme la Banque de Montréal et la Banque Scotia.

« Que ce soit du côté des titres à revenu fixe, des actions ou des fusions et acquisitions, tout va bien », a-t-il ajouté.

L’activité de courtage a été robuste au cours du plus récent trimestre, l’élection du président américain Donald Trump ayant rehaussé les attentes d’une meilleure croissance économique aux États-Unis.

Au premier trimestre, les revenus de courtage de la Banque Nationale ont bondi de 18 %, à 254 M$. La tendance a été similaire du côté des titres à revenus fixes et des titres de participation, où les recettes ont affiché des hausses respectives de 25 et 23 %.

Au total, pour le trimestre clos le 31 janvier, le revenu total a bondi de 12 % pour s’établir à 1,7 G$.

Abstraction faite des éléments non récurrents, le profit ajusté de la Banque Nationale a été de 502 M$, ou 1,35 $ par action, en hausse de 17,6 %.

Les analystes sondés par Thomson Reuters s’attendaient à un bénéfice ajusté par action de 1,26 $, ainsi qu’à un chiffre d’affaires total de 1,62 G$.

Pour l’instant, le président et chef de la direction de la Banque Nationale, Louis Vachon, a indiqué que ses priorités étaient de solidifier la position financière de l’institution, procéder à des investissements, retourner des profits aux actionnaires sous forme de dividendes et racheter des actions.

Il a ainsi écarté l’idée d’élargir l’empreinte de la banque au Cambodge, en Afrique, ainsi qu’aux États-Unis, où elle est déjà présente.

« Il y a une bonne croissance organique au Cambodge (avec ABA Bank), a dit M. Vachon. Une acquisition ne serait rien de plus qu’une distraction. Credigy (aux États-Unis) n’a pas la réputation de procéder à des acquisitions. En Afrique, il est trop tôt pour évoquer une transaction. »

Résultats sectoriels

La Banque Nationale a bénéficié d’une bonne performance de la part de son secteur de la gestion de patrimoine, qui a affiché un résultat net de 101 M$, en hausse de 31 %. Les profits générés par les services aux particuliers et entreprises ont été de 213 M$, en hausse de 18 %, alors que du côté des marchés financiers, le résultat net est passé de 4 M$ à 183 M$.

Contrairement à l’an dernier, ce secteur n’a pas eu à tenir compte d’une charge de dépréciation.

Quant au secteur du financement spécialisé aux États-Unis et à l’international, son résultat net a fléchi de cinq pour cent, à 38 M$.

À l’instar de plusieurs analystes, John Aiken, de Barclays Capital, s’est dit ravi de constater que le ratio de fonds propre de catégorie 1 sous forme d’actions ordinaires, qui mesure la résilience des banques, atteignait maintenant 10,6 %.

« Nous croyons que de franchir la barre du 10,5 % contribuera à rassurer les marchés », écrit-il dans une note envoyée par courriel.

Le rendement des capitaux propres attribuables aux actionnaires, un indicateur clé dans le secteur financier, s’est établi à 18,6 %, par rapport à 9,5 % au premier trimestre de l’exercice précédent.