Les grandes banques ne sont pas confrontées aux problèmes de Home Capital
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Home Capital ne représente pas un risque systémique puisque le prêteur ne détient qu’un pour cent du marché hypothécaire, a souligné jeudi le chef de la direction de la Banque Royale, David McKay, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes.

Si Home Capital continue à éprouver des problèmes de financement, ces prêts seront tout simplement refinancés par d’autres prêteurs, a ajouté M. McKay.

« Je crois qu’il s’agit d’une anomalie, en ce sens qu’il n’y avait vraiment pas de raison au niveau du crédit pour alimenter les difficultés de liquidités de Home Capital, mais il s’agissait davantage d’un manque de confiance qui reposait sur une certaine divulgation », a affirmé M. McKay lors de la conférence téléphonique, qui visait à discuter des plus récents résultats trimestriels de la banque.

La Royale a affiché un bénéfice net de 2,81 milliards de dollars (G$) pour son deuxième trimestre, en hausse de neuf pour cent par rapport à la même période l’an dernier.

La santé du marché hypothécaire canadien a souvent été discutée ces dernières semaines, après que les épargnants eurent commencé à sortir leurs billes des comptes à intérêts élevés de Home Capital, plaçant le prêteur hypothécaire dans une situation délicate. Home Capital finance ses prêts hypothécaires avec l’argent déposé par les épargnants dans ces comptes.

Les retraits ont débuté après que la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario eut déposé des accusations contre l’entreprise. L’organisme de réglementation accuse le prêteur d’avoir trompé les investisseurs dans sa gestion d’un scandale au sujet de demandes de prêt falsifiées. Home Capital a estimé que les accusations étaient sans fondement et indiqué qu’il allait se défendre.

Selon Victor Dodig, le chef de la direction de la Banque CIBC, il est compréhensible que le marché s’intéresse aux conséquences potentielles des problèmes de liquidités de Home Capital sur le système financier canadien.

Mais M. Dodig croit aussi que les problèmes auxquels le prêteur alternatif de Toronto est confronté ne sont pas représentatifs du marché du logement canadien ou de la performance plus large de l’économie canadienne.
« Il est important de noter que la CIBC n’accorde pas de prêts hypothécaires à risque ou de prêts qui s’en approchent », a affirmé M. Dodig lors de la conférence téléphonique de sa banque avec les analystes.

« En tant que grande institution financière diversifiée et essentiellement financée par les dépôts de base, nous n’affrontons pas non plus les mêmes difficultés que certains prêteurs alternatifs. Cela étant dit, nous continuons à surveiller de près le marché du logement. »

La Banque CIBC a affiché un bénéfice net de 1,05 G$ pour son trimestre clos le 30 avril, un résultat en hausse de 11 % par rapport à l’an dernier.

Tant les dirigeants de la Royale que ceux de la CIBC ont indiqué qu’ils gardaient un oeil sur leurs portefeuilles hypothécaires à la lumière des prix élevés dans les régions de Vancouver et Toronto, ainsi que des niveaux records d’endettement des ménages.

« Même si nous reconnaissons certaines inquiétudes sur le marché, nous sommes toujours confiants vis-à-vis de l’économie canadienne, de la vigueur de notre carnet hypothécaire et de la prudence de notre processus d’attribution du crédit », a affirmé M. McKay.

M. McKay s’est aussi dit encouragé par les récentes données émanant du marché torontois, qui laisse croire que la dynamique entre l’offre et la demande qui a fait exploser les prix a commencé à s’assouplir.

La Banque TD a pour sa part affiché jeudi un bénéfice net de 2,5 G$ pour son deuxième trimestre, en hausse de 22 % par rapport à l’an dernier.

La TD a aussi annoncé avoir conclu son examen sur ses pratiques de ventes de services bancaires, entamé dans la foulée d’allégations contenues dans un reportage de Radio-Canada, selon lesquelles certains de ses employés auraient enfreint la loi afin de pouvoir atteindre des cibles de vente.

Le chef de la direction de la banque, Bharat Masrani, a indiqué que cet examen avait confirmé son impression voulant qu’il ne s’agisse pas « d’une pratique courante » au sein des membres de son personnel.

« Nous tirerons profit des conclusions formulées pour améliorer notre entreprise », a-t-il indiqué.

L’Agence de la consommation en matière financière du Canada a lancé sa propre enquête sur les pratiques de vente du secteur de la finance après la diffusion des reportages.