La banque québécoise a conclu une entente avec la firme Paradigm Quest et cessera, à compter du 9 décembre, d’accepter des demandes en provenance de courtiers indépendants, qui ont été informés de cette décision au cours de la semaine.

« L’objectif est de conserver les mêmes volumes, a expliqué vendredi la première vice-présidente à la direction, particuliers et entreprises, Diane Giard, au cours d’une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du quatrième trimestre. Cette entente nous permettra de redéployer nos ressources, notamment du côté des technologies. »

Ainsi, la Banque Nationale financera des produits vendus chez les courtiers par Paradigm Quest. Elle continuera à offrir des hypothèques dans ses succursales et par l’entremise de son réseau de directeurs du développement hypothécaire.

En vertu de ces changements, l’institution financière québécoise a fermé un centre qu’elle exploitait, à Mississauga, en Ontario, où travaillaient 80 personnes. Ces postes ont été supprimés dans le cadre de la restructuration touchant 900 postes annoncée en octobre.

La Banque Nationale n’est pas la seule à avoir conclu des ententes du genre. Parmi les autres grandes institutions financières au pays, il ne reste que la Banque TD ainsi que la Banque Scotia qui continuent de compter largement sur les courtiers indépendants.

Quant à sa performance du quatrième trimestre, la banque québécoise a vu ses profits reculer, notamment en raison d’une charge de 131 millions de dollars (M$) avant impôts liée à sa restructuration, ce qui ne l’a pas empêché de répondre aux attentes des analystes.

Pour la période de trois mois terminée le 31 octobre, la banque a engrangé des profits de 307 M$, ou 78 cents par action, en baisse de 11,5 %.

Abstraction faite des éléments non récurrents, le résultat ajusté a été de 463 M$, ou 1,24 $ par action, en hausse de 11 % par rapport au quatrième trimestre de l’an dernier.

Les recettes totales se sont établies à 1,63 G$, en progression de 11 %.

Ces résultats ont dépassé les attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur un profit ajusté de 1,21 $ par action sur des revenus totaux de 1,58 G$.

Le ratio de fonds propre de catégorie 1 sous forme d’actions ordinaires, qui mesure la résilience des banques, s’est établi à 10,1 %.

« Même si cet indicateur est inférieur à celui (des autres grandes banques canadiennes), il est supérieur à la prévision de 10 % annoncée par la Banque Nationale lors de sa restructuration », écrit l’analyste John Aiken, de Barclays Capital.

Le président et chef de la direction de la Banque Nationale, Louis Vachon, a dit s’attendre à atteindre un ratio d’environ 10,5 % d’ici la fin du troisième trimestre.

Les secteurs des particuliers et entreprises, de la gestion de patrimoine et des marchés financiers ont affiché des résultats en progression.

Par ailleurs, le rendement des capitaux propres attribuables aux actionnaires ordinaires, un indicateur clé dans le secteur financier, s’est établi à 17,4 %, comparativement à 16,6 % au quatrième trimestre de l’an dernier.

Quant à son exercice, la Banque Nationale a réalisé des profits nets de 1,25 G$, ou 3,29 $ par action, en comparaison à 1,61 G$, ou 4,51 $ par action, en 2015.

En plus d’une restructuration majeure, la banque a été forcée de provisionner 183 M$ après impôts en raison de l’exposition de son portefeuille de prêts au secteur pétrolier et gazier de l’Ouest canadien.
M. Vachon s’est toutefois montré confiant pour 2017, prévoyant une croissance de 1,8 % de l’économie canadienne.

« Elle découlera des (dépenses gouvernementales) et de marchés de l’emploi vigoureux au Québec, en Ontario ainsi qu’en Colombie-Britannique », a-t-il commenté.

L’action de la Banque Nationale a pris vendredi 69 cents à la Bourse de Toronto, pour clôturer à 51,52 $.