La Banque CIBC a dévoilé jeudi un bénéfice en hausse de près de 50 %, à 1,44 milliard de dollars (G$), par rapport à il y a un an, une performance largement attribuable à la vente de sa participation minoritaire dans American Century Investments.

En excluant ce gain, la banque a engrangé des profits de 1,07 G$, en hausse de 8 % comparativement aux 990 M$ du troisième trimestre de l’an dernier.

Cette performance a été réalisée en dépit d’un contexte économique morose dans lequel les taux d’intérêt demeurent faibles.

« Je suis très satisfait de nos résultats trimestriels, compte tenu d’un environnement qui présente de nombreux défis et qui est volatil en raison du résultat du vote référendaire du Brexit (au Royaume-Uni) », a commenté le président et chef de la direction de la CIBC, Victor Dodig, à l’occasion d’une conférence téléphonique avec les analystes.

Au cours des derniers trimestres, les banques canadiennes ont mis davantage d’argent de côté en raison d’une augmentation des prêts douteux effectués aux compagnies des secteurs énergétiques.

Cette tendance semble toutefois s’inverser, puisque les provisions pour mauvaises créances de certaines banques commencent à pointer vers le bas.

L’analyste John Aiken, de Barclay’s Capital, a souligné que le montant provisionné par la CIBC pour les prêts douteux était presque nul, ce qui a contribué à la performance trimestrielle de l’institution, qui s’est avérée supérieure aux attentes.

De son côté, la Banque TD a vu son profit trimestriel bondir de 4 %, à 2,36 G$, grâce notamment à son ses activités bancaires de détail aux États-Unis.

Au troisième trimestre de l’an dernier, les bénéfices de l’institution financière avaient été de 2,27 G$.

Les provisions pour pertes sur prêts douteux ont été de 556 M$, en baisse comparativement à 584 M$ au trimestre précédent.

Plus tôt cette semaine, la Banque de Montréal a dévoilé un profit de 1,25 G$ au troisième trimestre, tandis que la Banque Royale a vu son bénéfice grimper de 17 % pour s’établir à 2,895 G$.

Une potentielle correction du marché immobilier canadien et ses conséquences sur le rendement des banques se sont retrouvées au coeur des sujets abordés par les analystes au cours des différentes conférences téléphoniques de la semaine.

Le président et chef de la direction de la Banque Royale, David McKay, a affirmé mercredi que l’institution financière « surveille de près » les marchés immobiliers à Vancouver et à Toronto, où les prix des maisons ont grimpé à un rythme effréné.

À la Banque CIBC, l’agente principale de gestion des risques, Laura Dottori-Attanasio, a indiqué aux analystes qu’une chute de 30 % du prix des maisons et un taux de chômage à 11 % se traduiraient par une perte d’un peu moins de 100 M$ pour la banque.

Le portrait du troisième trimestre dans le secteur bancaire canadien sera complété la semaine prochaine puisque la Banque Scotia dévoilera ses résultats mardi. La Banque Nationale et la Banque Laurentienne suivront le lendemain.