Quatre risques qui frappent les assureurs
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Pour accroître leur rendement, les assureurs de personnes ont accru leur pondération de placements plus risqués comme des actions, des immeubles, des infrastructures et des obligations d’entreprise.

Faiblesse persistante des taux d’intérêt. Selon l’AMF, le risque le plus important qui pèse sur les fonds propres requis des assureurs est celui d’insuffisance de rendement de l’actif. Plus de la moitié des risques de ces fonds sont liés aux placements. Ce risque est important de par la nature à long terme des engagements pris par les assureurs. La persistance des faibles taux d’intérêt pourrait influencer à la baisse les prévisions des assureurs et nécessiter une révision de leurs passifs actuariels.

«Les bas taux d’intérêt ont aussi amené certains assureurs à ajuster leurs tarifs, à retirer des produits ou à en créer de nouveaux. D’autres ont plutôt misé sur les produits à primes ajustables ou avec participation pour lesquels le risque est partagé entre l’assuré et l’assureur», selon le rapport.

Risques réglementaires. Les normes internationales d’information financière (IFRS) continuent d’engendrer de l’incertitude quant à l’offre de produits des assureurs, surtout sur ceux dont la garantie est à long terme. «Dès la publication de la norme IFRS 17, l’AMF mènera des travaux empiriques en collaboration avec l’industrie québécoise et canadienne afin de bien cerner et quantifier les impacts, notamment en matière de capitalisation.»

Par ailleurs, la rémunération des représentants en assurance pourrait être bouleversée par l’AMF. Selon ce régulateur, il est nécessaire d’améliorer la transparence en ce qui a trait à la divulgation d’information au client ou en termes de gestion des incitatifs. «L’AMF poursuit sa réflexion sur les risques de conflits d’intérêts liés aux régimes d’incitatifs.» 

Risques technologiques. Selon un sondage effectué en 2015 auprès de 80 institutions financières actives au Québec, le cyberrisque est perçu comme étant très important par 62 % des répondants et important par 38 % d’entre eux. Les répondants étaient également presque unanimes à affirmer que ce risque gagnerait en importance au cours des trois prochaines années. «Au cours de l’année, l’AMF a mis l’accent sur l’élaboration de mesures préventives par les institutions financières ainsi que l’adoption des meilleures pratiques visant la cybersécurité. À cet effet, l’AMF intègre graduellement ces principes dans ses activités de surveillance.»

Risques commerciaux. Les compagnies d’assurance et les gestionnaires d’actif et de patrimoine estiment que respectivement 21 % et 22 % de leurs parts de marché sont à risque d’être perdues au bénéfice d’entreprises fintechs d’ici 2020, selon un sondage réalisé en 2016 par PwC. «L’intégration des fintechs dans la stratégie des institutions financières devient primordiale pour leur permettre d’atténuer les menaces concurrentielles et de bénéficier des opportunités d’affaires ainsi offertes», lit-on dans le rapport. Dans le cadre de ses travaux de surveillance, l’AMF prête une attention particulière aux changements et aux risques inhérents aux innovations technologiques.