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Un nombre important de foyers au Québec ont été frappés par des pertes d’emplois ou des baisses de salaire, révèle cette récente étude menée par le CIRANO, la Chaire de recherche sur les enjeux économiques intergénérationnels (CREEi) et l’Institut sur la retraite et l’épargne (IRE) de HEC Montréal.

En prenant l’année 2019 comme point de référence « pré-pandémie » et avril 2020 pour mesurer la situation « durant la pandémie », le sondage montre que 20,5 % des hommes sondés et 23,9 % des femmes ont été mis à pied en avril 2020. Tandis que 32 % des répondants ont travaillé moins d’heures en avril.

Au final, près du tiers des ménages (29,5 %) ont vécu un changement de statut d’emploi cette année en raison de la COVID-19, que ce soit par le répondant, son conjoint ou les deux.

Une baisse des revenus et de la consommation

Comme on pouvait s’y attendre, ces effets sur l’emploi ont impacté les revenus des ménages. Plus de la moitié (55,5 %) ont connu une baisse de leur rémunération d’en moyenne 22,2 %.

Les dépenses des ménages au Québec, frappé par ces effets, ont diminué de 7,5 % entre 2019 et avril 2020. En moyenne, les dépenses du tiers des ménages (33,6 %) étaient inférieures à la moyenne de 2019. Parmi ceux-ci les dépenses ont chuté de près du quart (23 %).

On peut noter également que depuis 2020, 18,2 % ont manqué ou reporté un paiement de loyer ou sur un produit de crédit (hypothèque, carte de crédit ou autre prêt). Il est intéressant de noter que les ménages propriétaires ont principalement agi sur leurs paiements hypothécaires (17,5 % d’entre eux). Les autres ont surtout agi sur les autres produits comme les cartes de crédit (13,8 % d’entre eux).

Finalement, 15,3 % des sondés ont déclaré avoir demandé la Prestation canadienne d’urgence (PCU), au moment de l’enquête.

Les résultats du sondage montrent finalement que malgré le choc important qu’a eu la pandémie sur le marché du travail, les revenus et les dépenses de l’ensemble des ménages ont comparativement moins diminué en avril 2020. Ceci pourrait suggérer que les ménages ont des façons de lisser leurs dépenses, proposent les organismes qui ont mené le sondage, ou que les pleins effets du choc pourraient encore venir.

Cette étude a été réalisée en ligne, entre le 8 et le 20 mai 2020, auprès de 3 009 répondants québécois de 25 à 64 ans par l’entremise du panel Web Qu’en pensez-vous? de la firme Delvinia. Les résultats ont été pondérés à l’aide du Recensement de 2016 de Statistique Canada.