Aperçu produit: les honoraires priment sur les commissions dans les FNB
Bloomberg

Plusieurs modes de rémunération sont offerts aux conseillers qui distribuent des FNB. Les honoraires sont le mode le plus répandu parmi les professionnels canadiens. « Environ 80 % des conseillers sont rémunérés à honoraires », précise Alain Desbiens, vice-président Québec et Atlantique, FNB BMO.

Du point de vue du client, il s’agit du mode de rémunération qui est le plus transparent. Il est alors possible pour un conseiller de négocier et d’arriver à un accord avec son client sur ce qu’il lui paiera. Bien souvent, un pourcentage de l’actif sous gestion est perçu. Il peut aussi s’agir d’un frais fixe.

« La rémunération à honoraires est la structure la plus sensée, ajoute Dan Hallett, vice-président et directeur chez Highview Financial. Le fait d’avoir un frais séparé du produit réduit les conflits d’intérêts potentiels. Un conseiller n’est pas tenté de faire plusieurs transactions seulement pour faire gonfler sa rémunération au bout du compte.»

Les FNB série Conseiller en déclin?

De moins en moins de conseillers vendant des FNB sont rémunérés à la commission, soit avec la vente des FNB séries Conseiller. La commission est ajoutée au ratio de frais de gestion (RFG), le faisant grimper de quelques points, ce qui fait en sorte que ces FNB ont des frais plus élevés que ceux qui ne sont pas de série Conseiller. Le client n’a pas d’honoraires supplémentaires à payer et celui qui fait peu de transactions pourrait en bénéficier.

Par contre, selon Stéphane Martineau, vice-président, gestionnaire de portefeuille chez Desjardins gestion de patrimoine, la rémunération à commission est en voie de disparition. « Les séries Conseiller ne fonctionnent pas. En examinant la croissance des actifs de ces FNB, on peut dire que l’industrie ne va pas dans ce sens », affirme-t-il.

« L’exclusion de la rémunération à commission est présentement à l’étude. On se concentre davantage sur un frais séparé du produit », renchérit Dan Hallett.

Le MRCC2 au service des clients

Entrée en vigueur le 15 juillet dernier, la deuxième phase du Modèle de relation client-conseiller (MRCC 2) oblige les conseillers à divulguer davantage d’informations à leurs clients, notamment sur la rémunération.

Cette nouvelle législation exige que les conseillers envoient à leurs clients les détails des frais d’administration liés aux opérations ainsi que les commissions de suivi.

D’ici juillet prochain, le conseiller en placement devra aussi fournir un relevé détaillant le coût comptable et le coût total de toutes les positions en titres depuis l’ouverture du compte.

À compter de juillet 2016, ce qui devra être envoyé aux clients devra comprendre le montant en dollars des frais d’exploitation et d’opération. S’ajoute à cela le montant total en dollars de la commission de suivi que le conseiller reçoit, le montant des frais d’opération, des frais d’acquisition différés et des autres frais et le montant total de tous les frais.

« Le MRCC2 ajoute une certaine pression aux conseillers pour qu’ils se tournent davantage vers les honoraires , explique Stéphane Martineau. Je vois ces changements d’un très bon oeil, c’est le client qui va gagner avec ces nouvelles règles. »