Mes premières années comme conseiller: apprivoiser le Québec et le conseil financier
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Après avoir travaillé au comptoir de prêt d’équipement du complexe sportif de l’UdeM durant ses études, il a réalisé qu’il avait également un penchant pour le service à la clientèle. Afin de combiner ses deux passions, le jeune homme a décidé de se spécialiser en finances personnelles.

Après avoir ajouté un certificat en finance et un certificat en ressources humaines de HEC Montréal à son bagage académique, Alain-Julien a été recruté par Desjardins. «J’ai commencé à travailler au centre d’appel, comme conseiller aux services aux membres», indique-t-il.

Ses superviseurs ont toutefois rapidement remarqué son fort potentiel, et ils l’ont encouragé à aller chercher son titre de représentant en épargne collective. Une fois son permis en poche, il a été promu à un poste de conseiller en finances personnelles, toujours au centre d’appel.

«Parmi toutes les personnes que je connais et qui ont travaillé dans un centre d’appel, je dois être celui qui y est resté le plus longtemps!», lance-t-il. Sa patience a finalement été récompensée, puisqu’en 2010, soit un peu plus de trois ans après son embauche, il a été transféré dans une caisse.

Là-bas, de nouveaux défis attendaient le néo-Québécois, puisqu’il était dorénavant chargé du référencement hypothécaire. «J’ai donc dû me familiariser avec de nouvelles procédures et de nouveaux systèmes. Heureusement, j’ai pu compter sur le soutien de mes collègues. D’ailleurs, cette collaboration est l’un des aspects que j’ai le plus apprécié lors de mon arrivée dans mon nouvel environnement de travail. Contrairement au centre d’appel, où c’est plutôt chacun pour soi, en caisse, nous travaillons en micro-équipe», explique-t-il.

À la suite de son transfert, Alain-Julien était également très heureux de pouvoir rencontrer ses clients en personne et de pouvoir bâtir une relation à long terme avec eux.

«En centre d’appel, la probabilité qu’on serve deux fois la même personne est très faible. En caisse, chaque conseiller a un portefeuille de membres attitrés, et il devient en quelque sorte leur personne de confiance au sein de l’institution.»

Ce lien de confiance ne s’est toutefois pas créé du jour au lendemain. «Dans le genre de poste que j’occupais, il y avait beaucoup de roulement, concède Alain-Julien. Certains membres étaient donc plus méfiants, car ils avaient l’impression d’avoir été abandonnés par leur ancien conseiller. Pour les rassurer, je prenais d’abord le temps de les écouter, puis je réitérais mon désir de les servir au meilleur de mes compétences. Je leur disais également que ce changement de garde avait du bon, puisque cela nous permettait de réviser leur situation et de leur offrir des produits encore plus adaptés.»

L’autre grand défi auquel le jeune conseiller a été confronté au début de sa carrière concerne la vulgarisation du jargon financier.

«Un de mes professeurs à HEC Montréal nous avait mis en garde contre cette difficulté. Selon lui, ce n’est pas tant à cause de leur jeune âge qu’à cause de leur propension à utiliser des termes trop techniques que les conseillers fraîchement diplômés ont un taux de réussite moins élevé que leurs collègues plus âgés. Aujourd’hui, mes clients sont essentiellement des nouveaux arrivants, et comme je suis moi-même passé par là, j’ai beaucoup plus de facilité à utiliser des exemples et des termes qu’ils peuvent comprendre», affirme-t-il.

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