Les pires pratiques sur les médias sociaux - la stratégie

Sébastien Fassier, directeur, Stratégie numérique, au cabinet National, estime qu’il n’y a pas de mauvaises plateformes, mais que le succès d’une démarche découle des objectifs d’affaires qui ont été déterminés au départ.

« S’engager sur les médias sociaux requiert du travail, mais ces plateformes sont encore remplies d’opportunités, en particulier dans les secteurs qui ont mis du temps à prendre le virage sur les médias sociaux, dont le secteur financier. Alors malgré les efforts requis et les risques inhérents à une présence sur les médias sociaux, il s’y trouve de très belles opportunités à saisir », indique Sébastien Fassier.

Dans le but de maximiser le succès d’un engagement sur les médias sociaux, voici les pièges à éviter lorsque l’on s’y aventure.

Se lancer à l’aveuglette

« La première mauvaise pratique pour un professionnel consiste à ne pas avoir d’objectifs et à se lancer un peu n’importe comment », avance Sébastien Fassier.

Il existe différentes plateformes de médias sociaux et chacune d’elles est fréquentée par des publics différents. Il importe donc de se renseigner puisque l’utilisation de l’une, de l’autre ou de plusieurs de ces plateformes sera fonction des objectifs qui auront été fixés.

« Si l’on désire faire de la littératie financière chez les plus jeunes, peut-être que Facebook est plus intéressant, mais si l’on veut travailler avec des gens qui ont une certaine connaissance de la finance et qui évoluent dans le milieu des affaires, LinkedIn est plus indiqué. Par contre, si l’on cherche à se positionner auprès des influenceurs, des journalistes de la scène économique, probablement que Twitter est une plateforme plus intéressante », illustre Sébastien Fassier.

Manquer de constance

« Lorsque l’on décide de se lancer sur les médias sociaux dans un contexte de développement des affaires ou de ‘’branding » personnel, il faut être conscient que des ressources devront être investies, ne serait-ce que du temps », souligne Sébastien Fassier.
Or, ils sont nombreux à omettre de considérer le temps requis pour entretenir et nourrir les différentes plateformes. Une négligence que Sara Gilbert, fondatrice, conférencière et consultante de Strategist(e), observe fréquemment dans sa pratique. C’est pourquoi elle recommande d’évaluer d’abord les ressources disponibles en termes de temps et d’argent, de situer sur quelle plateforme le type de clients visés se retrouve, et de déterminer ses actions à partir de ces données.

« Les conseillers vont tenter d’utiliser plusieurs plateformes en même temps, sans calculer les ressources qui sont requises pour s’en occuper, particulièrement en terme de temps. Ils vont être très assidus pendant un mois ou deux et éventuellement, vont s’arrêter là », dit-elle.

De même, il faut comprendre à quelle vitesse chacune des plateformes fonctionne et s’adapter en fonction de celle qui aura été choisie, ajoute Sara Gilbert.

« Le rythme de Twitter est beaucoup plus rapide que celui de LinkedIn, cite-t-elle à titre d’exemple. Si l’on adopte Twitter, il faut réaliser que le rythme de publication, de partage, se fait plusieurs fois par jour. Dans LinkedIn, il est possible de partager d’une à deux fois par semaine. »

« Il n’est pas nécessaire d’être en ligne 24 heures sur 24. Parfois les conseillers ont l’impression qu’ils doivent répondre immédiatement aux commentaires des gens. Disons toutefois que si l’on ne suit pas le rythme requis, tout le monde perd un peu le fil et l’exercice n’est pas d’une grande utilité », souligne Sébastien Fassier.

Sara Gilbert recommande l’adoption d’un calendrier de publication et la nomination d’une personne responsable des médias sociaux au sein de l’équipe.

« Il m’apparaît important d’instaurer un rituel hebdomadaire et d’oeuvrer à l’intérieur d’un cadre assez rigide. Je constate que les équipes qui n’ont aucune planification ne performent pas à long terme. Il y a quatre semaines dans un mois et il faut savoir ce que l’on va faire chaque semaine, tout en laissant une place aux ajustements. Lors du mois de la littératie financière, par exemple, il est possible de déterminer à l’avance les ressources qui seront partagées et quand elles devront l’être », dit-elle.

Mélanger les genres

« L’utilisation des médias sociaux dans un contexte de développement des affaires ou de littératie financière, ça se fait sur des plateformes dédiées, et non sur notre page Facebook où se retrouvent les photos de l’anniversaire de notre tante Nicole », mentionne Sébastien Fassier.

Outre cette nécessité de faire la part des choses entre l’utilisation des médias sociaux à titre personnel et professionnel, il soutient que le fait de ne pas adapter son message aux différentes plateformes constitue une erreur.

À cet effet, bien qu’il attribue une certaine utilité aux outils permettant de publier des messages multiplateformes et de lier des comptes Twitter, LinkedIn Instagram, Facebook et autre, il recommande d’utiliser cette fonction avec parcimonie.

Sébastien Fassier estime en effet qu’il n’est pas toujours approprié de publier exactement le même message sur trois plateformes à la fois, compte tenu du fait que les codes et usages sont très différents d’une plateforme à l’autre.

« Sur Twitter, vous êtes limités à 140 caractères et l’utilisation de hashtags peut représenter une valeur ajoutée. Certains hashtags peuvent fonctionner sur Facebook, mais pas complètement, et ne sont aucunement pris en compte par LinkedIn », illustre-t-il.

Cet article est le premier d’une série de deux. Dans la deuxième partie de cet article, nous aborderons les types de contenus à éviter sur les médias sociaux.

 

Photo Bloomberg