Gracieuseté

«Je suis arrivée dans l’industrie un peu par hasard, je terminais un emploi dans le secteur des médias et je cherchais depuis longtemps à me repositionner professionnellement, explique Mireille Rondy. J’avais des amis qui me disaient :  » Si j’avais ton âge, j’irais en finance ! « »

Curieuse de nature, Mireille Rondy va rencontrer trois firmes : BMO Nestbitt Burns, Groupe Investors et Geoffrion, Leclerc, Marcoux et associés (GLM). À la suite de ces entretiens, elle se joindra à GLM (qui sera par la suite intégré par PEAK), notamment parce qu’elle souhaitait posséder sa clientèle.

Mireille Rondy amorcera sa carrière comme représentante en épargne collective en 1998, avant de se spécialiser en terminant son certificat en planification financière de l’Université Laval en 2000, puis en suivant son cours sur le commerce des valeurs mobilières en 2002. Elle deviendra gestionnaire de placements agréée en 2015, à 55 ans.

Ayant pour souci d’être la meilleure vulgarisatrice possible, Mireille Rondy a également suivi un microprogramme en formation des adultes en milieu de travail à l’Université Laval : «Il faut parler au client dans ses mots puisqu’il ne fait pas de la finance pendant 40 heures par semaine. C’est pourquoi j’ai fait ce microprogramme. Je ne cherche pas à être complexe.»

Steak, blé d’Inde, patates

Ce souci de simplicité, on le retrouve également dans la façon dont Mireille Rondy gère les placements de ses clients : «J’ai des collègues qui ne travaillent qu’avec des fonds communs équilibrés, mais ce n’est pas ma philosophie. Je dis à mes clients : utiliser des actions et des obligations, c’est comme faire un pâté chinois. On sait ce qu’on y met : du steak haché, du blé d’Inde et des patates. On peut acheter le même pâté chinois au supermarché, mais on ne sait pas si le steak haché qui a été mis dedans était frais.»

Elle s’en tient d’ailleurs à quelques principes simples pour bâtir les portefeuilles de ses clients : «Dans la portion « actions », si j’achète un titre, je lui consacre entre 3 et 5 % de la valeur du portefeuille, s’il augmente jusqu’à 7 à 8 %, je coupe ma position de moitié. Si j’achète un titre surévalué, ça tournera davantage autour de 1 à 2 % du portefeuille. Plus on va vers un marché qui est cher, plus j’opterai pour des titres à dividendes afin de protéger mon client en cas de baisse.»

Mireille Rondy se donne un budget de formation illimité. «Ce n’est pas vrai qu’on peut tout savoir et tout avoir dans notre tête. La formation, c’est très important pour moi», indique celle qui suit actuellement un cours d’analyse technique offert par CSI.

Quel est le client idéal de Mireille Rondy ? Pas nécessairement un médecin ou un entrepreneur, mais plutôt un couple de «monsieur et madame Tout-le-monde qui n’ont pas des millions». Elle tient d’ailleurs à continuer de servir les clients ayant de petits comptes.

Un des facteurs qui a retenu l’attention du jury du Concours 2018 – Les conseillers à l’honneur! est la capacité de Mireille Rondy à recruter de jeunes conseillers. En deux ans, elle a réussi à ajouter six conseillers, tous âgés de moins de 40 ans, à sa succursale de Valeurs mobilières Peak, qui compte 10 conseillers.

Mireille Rondy n’hésite pas à donner leur chance à de jeunes conseillers qui n’ont pas nécessairement d’importants actifs sous gestion.

«Ils n’arrivent pas avec les défauts et les mauvaises habitudes d’un conseiller qui compte 25 M$ d’actif sous gestion, dit celle qui détient aussi le titre de conseillère en sécurité financière. Le dernier conseiller que j’ai engagé est parfait : il est comptable agréé, il travaillait à l’Union des producteurs agricoles et se spécialisait dans les services aux agriculteurs. Pourtant, il n’avait pas un book assez important pour les grandes institutions financières. Je suis très contente de l’avoir engagé !»

La conseillère est également très engagée dans sa communauté. Elle est membre fondatrice du Club Rotary Québec Limoilou, lancé en 2003. Mireille Rondy donne de son temps et de son énergie au centre communautaire de Québec Mères et monde, qui aide 23 mères ou futures mères à établir des bases solides pour leur famille.

«Nous aidons ces mères pendant cinq ans à se créer un projet de vie. Nous les aidons notamment à se bâtir un fonds d’urgence de 3 000 à 5 000 $ par année et à ouvrir des régimes enregistrés d’épargne-études pour leurs enfants afin de leur permettre de cumuler les contributions gouvernementales.»